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Mission à Musambira au Rwanda du 14 au 17 avril 2012

Rapport de mission à MUSAMBIRA AU RWANDA DU 14  AU 17 AVRIL 2012

La délégation s’est rendue à Musambira afin de faire un point sur l’évolution du projet « éducation pour tous », subsidié par la Commission européenne et qui entre dans sa troisième année de réalisation. 

 

ÉTAT DES LIEUX D’AVANCEMENT DU PROJET

Pour rappel, le projet a pour objectif de permettre à des jeunes ayant abandonné l’école de se remettre à niveau grâce à des classes de rattrapage et de renforcer le rôle des comités de parents en leur donnant les outils nécessaires à la bonne gestion d’une école. Le projet évolue bien.  En janvier a eu lieu la deuxième rentrée scolaire pour les classes de rattrapage. Le succès de la première année et le bouche à oreille a fait que le nombre s’inscrit est supérieur à la rentrée 2011 et qu’il faut ouvrir une classe supplémentaire pour répondre à toutes les demandes et donc engager un professeur supplémentaire. Par ailleurs,  trois enseignants ont demandés à être mis en disponibilités et devront être remplacés.

Ages 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > 20 TOTAL Garçons 3 2 3 5 30 29 33 58 30 8 10 121 Filles 0 0 4 5 19 21 22 30 29 4 2 136 Total 3 2 7 5 49 50 55 88 59 12 12 257 Tableau 1 : rentrée scolaire 2011

Ages 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > 20 TOTAL Garçons 1 3 6 6 8 39 31 26 23 20 19 181 Filles 1 1 2 4 10 19 23 15 11 2 5 93 Total 2 2 8 10 18 58 54 41 34 22 24 274 Tableau 2 : rentrée scolaire 2012, nouvelles inscriptions

Niveau Classe I Classe II Classe III TOTAL Garçons 133 103 53 289 Filles 52 65 33 150 Total 185 168 86 439 Tableau 3 : effectif 2012 des classes de rattrapage dans les deux écoles

L’année scolaire 2011 s’est terminée sur une réussite puisque sur les 39 élèves inscrits à l’examen national de fin d’étude primaire, 33 ont réussi et sont inscrits dans un cycle d’enseignement secondaire.  Le taux de réussite des autres niveaux est également excellent (cf tableau de la synthèse des résultats ci-dessous). Il est à noter que la totalité des jeunes filles inscrites à l’examen de fin de cycle primaire ont réussi les épreuves         inscrits ont réussi % des réussites échec Garçons 21 15 71,4 6 Filles 18 18 100 0 Total 39 33 84,6 6 Tableau 4 : réussite à l’examen national du 3ème niveau (5è – 6è primaire)  

Niveau I Inscrits Promus au niveau suivant Echecs Garçons 59 53 6 Filles 28 28 0 Total 87 81 6 Niveau II Inscrits Promus au niveau suivant Echecs Garçons 48 45 3 Filles 29 25 4 Total 77 81 7 Total général 164 151 13 Tableau 5 : taux de réussite dans les niveaux 1 et 2

Le taux d’abandon scolaire étant assez important en 2011, les divers intervenants du projet (coordinateur, animateur, autorités locales) ont créé un réseau d’animateur-éducation dans les villages.  Ces animateurs ont pour objectifs de lutter contre l’abandon scolaire en rendant visite aux familles des jeunes qui ne se rendent plus à l’école afin de voir quel est le problème.  Ils sensibilisent également les parents à l’importance pour leur enfant d’aller à l’école. Ils avertissent également les autorités pour leur permettre de trouver les solutions adéquates à ce problème. Ce réseau fonctionne bien, à tel point que les autorités du district de Kamonyi dont dépend Musambira souhaitent l’étendre sur l’ensemble de son territoire. (cf rapport d’activités ci-joint)

TRANSFERT DU PROJET D’ADENYA A L’APROJUMAP

Lorsque Woluwe-Saint-Pierre a répondu à l’appel d’offre européen en 2009, la commune s’est associée avec l’ONG rwandaise Adenya qui avait déjà réalisé un projet similaire dans le sud du Rwanda. 

Il s’est avéré qu’Adenya est excellent au niveau administratif (rapports, …). Par contre la gestion financière était peu transparente.  Les contacts et la communication avec le secteur de Musambira s’est assez vite dégradé. Il était assez difficile pour l’équipe du projet d’obtenir  les fonds nécessaires pour la continuation du projet.

Lors d’une réunion avec les responsables d’Adenya en octobre 2011, il a été précisé qu’il était indispensable qu’Adenya travaille en partenariat avec les autorités du secteur de Musambira  et en pleine transparence tant sur l’exécution du projet que sur la gestion financière de celui-ci.

Il n’y a pas eu les modifications espérées en matière de gestion financière et de gestion de projet.  Dès lors, en accord avec la Commission européenne  il a été décidé de rompre le partenariat avec Adenya et de terminer la mise en œuvre du projet avec l’Asbl  Aprojumap.  Le choix s’est porté sur l’Aprojumap pour les raisons suivantes :

1.  L’Aprojumap représente  la commune de Woluwe-Saint-Pierre et constitue  depuis longtemps  une forme d’ambassadeur  de la commune au Rwanda. 2.  L’Aprojumap gère les projets du jumelage entre Woluwe-Saint-Pierre et Ruyumba depuis    plus de 10 ans. 3.  Il existe un climat de confiance entre l’Aprojumap et les autorités du secteur de Musambira qui facilite le partenariat entre eux.

La mission d’avril a donc été l’occasion d’organiser la passation de pouvoir entre les deux ONG.

La délégation belge a souhaité rencontrer  les responsables d’Adenya  qui ont fait part de leur indisponibilité. 

Il a été décidé  de demander une supervision du maire du district de Kamonyi pour assurer la remise-reprise avec Aprojumap dans de bonnes conditions (cf annexe). 

VISITE DES CLASSES DE RATTRAPAGE DE MUSAMBIRA

La délégation s’est rendue dans les classes de rattrapage de Musambira, où les étudiants les ont accueillis en chansons et ont présenté de petits spectacles relatifs à leur scolarité. En janvier derniers, les latrines de l’école s’étaient effondrées suite à de fortes pluies.  Elles ont été reconstruites dans le cadre du jumelage entre Woluwe et Musambira.  Ils ont inauguré leur nouvel uniforme reçu le même jour.

PERSPECTIVES 2012

Certaines actions, telles que le suivi des comités de parents, n’ont pu être réalisées en 2011. Un état des lieux des actions réalisées ou non en 2011 a été effectué lors de la visite.  Si nécessaire, certaines  des modifications décidées seront communiquées au bailleur ainsi que les glissements budgétaires du plan d’action 2012-2013 de manière à respecter les normes définies par la Commission européenne

L’âge des jeunes qui se sont inscrits cette année est beaucoup plus élevé que l’an dernier (cf tableaux 1 et 2 ci-dessus).  Cette modification, aux dires des autorités locales résultent de l’efficacité du réseau des animateurs - éducation qui permet d’intervenir rapidement et d’éviter ainsi que les jeunes en âge de l’obligation scolaire abandonnent.

De plus,  les élèves plus jeunes des classes de rattrapage ont réintégré le cycle traditionnel.

Une question se pose dès lors : l’objectif  des plus âgés  n’est-il pas d’obtenir une formation de base en calcul, lecture et écriture plutôt qu’un diplôme d’études primaires.  Il apparait que le réseau des animateurs-éducateurs a permis de réintégrer les  jeunes en âge scolaire dans le cycle traditionnel et que les plus âgés se sont inscrits à l’école de rattrapage. Les autorités du secteur signalent que selon la volonté du gouvernement rwandais, les écoles de rattrapage sont appelées à disparaitre d’ici 2 ans.  Le souhait du ministère de l’éducation est d’assurer la réintégration des jeunes dans les écoles traditionnelles. Dans ce contexte, il est important de prévoir une collaboration qui s’adapte et s’axe plus vers une formation professionnelle, source d’intégration sociale.

Il a donc été décidé de répondre à deux appels à projets de la Commission européenne en tenant compte du contexte général, du contexte géographique de l’ex territoire de Ruyumba et des politiques nationales.

Réponse à l’appel d’offre  européen destiné aux autorités locales : « Réseau de Renforcement des Capacités multi-niveaux en vue de l’Insertion Socio-professionnelle des Jeunes »

Contexte

Woluwe-Saint-Pierre sera promoteur du projet avec L’Aprojumap et ce  en partenariat avec les autorités du district de Kamonyi et les secteurs de Musambira, Nyarubaka, Namiyaga et Mugina.

L’objectif principal vise à lutter contre la pauvreté en mettant en œuvre un dispositif pour lutter préventivement contre l’abandon scolaire et en favorisant l’accessibilité à un enseignement professionalisant pour des jeunes ayant acquis un enseignement de base mais qui ne sont plus dans les conditions pour suivre un cursus classique. L’objectif spécifique vise à faire  porter cet enseignement par des structures locales qui garantissent la bonne gestion, la qualité et l’accessibilité de tous et surtout des plus vulnérables.

Il a été déjà constaté, sur place,  combien les autorités locales sont effectivement sensibles à cet impératif de bonne gouvernance

Le projet se focalise sur le renforcement des capacités professionnelles des 16 ans et plus, ces jeunes représentant la classe économico-politique de demain.  Ce pari sur l’avenir se manifeste par le renforcement des capacités de la société civile autour des écoles et la création à venir de classes professionnelles. L’engagement citoyen dans l’éducation doit être considéré comme une responsabilité et un droit essentiels. C’est pourquoi le projet vise à la création d’un réseau d’animateurs éducation et soutenir les comités de parents comme structure locale en vue de  l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité de l’éducation. Ils occupent une position centrale dans la gestion des écoles. A ce niveau local, la priorité  doit être donnée à la lutte contre l’abandon scolaire, lié directement  à la pauvreté et à l’ignorance des parents.  A cet effet, un réseau d’animateurs-éducation (à l’instar des animateurs de santé) actuellement mis en œuvre dans les collines et dans les villages du secteur de Musambira, sera étendu à 3 autres secteurs (Mugina, Nyarubaka, et Nyamyaga, jumelés avec Woluwe-Saint-Pierre)  afin de déceler au plus vite les abandons et pouvoir y remédier rapidement. Ce réseau sera géré par un animateur-coordinateur, engagé dans le cadre du projet actuellement mis en œuvre à Musambira qui se chargera de la coordination et sera secondé par trois autres animateurs-coordinateurs adjoints dans chacun des secteurs. Afin de lutter contre la pauvreté il est envisagé de créer une sorte de crédit-étudiant en mettant à disposition soit un porc, soit deux chèvres aux familles les plus vulnérables. A part la pauvreté, l’ignorance des parents est invoquée partout comme blocage de la scolarisation des enfants. Ceux-ci doivent être mobilisés afin de leur faire prendre conscience de l’importance de l’éducation dans la vie future de leurs enfants. Les résultats positifs du projet actuellement en cours,  encouragent les autorités à étendre et à intensifier les activités grâce à ce nouveau projet.

Dans le cadre du projet, un outil de gestion et de suivi de la population scolaire sera réalisé au niveau du district.  Cet outil, forme de baromètre, devra mettre en évidence l’évolution de la population scolaire et ainsi déceler les lieux et les raisons d’abandon des enfants en cours de scolarité.  Par ce biais, le pouvoir public étant informé régulièrement de l’évolution sera dans les conditions pour mener des actions en vue d’intervenir pour mettre fin aux abandons et assurer ainsi la continuité de la scolarité.

Les autorités locales  à tous niveaux: le réseau d’animateurs-éducation, le secrétaire exécutif et la commission d’éducation au niveau du  secteur et la direction de l’éducation au niveau du district de Kamonyi seront également impliqués dans différentes sous-activités afin de les renforcer et faire s’approprier les acquis du projet. Le projet actuellement en cours à Musambira, montrent  l’engagement, qui s’avère  déterminant, de ces autorités locales dans sa gestion.

De nombreux contacts personnels avec ces diverses autorités ont déjà été établis de façon récurrente. L’asbl Aprojumap participe d’ores et déjà dans le projet ANE en cours et s’est avéré un partenaire possédant tout le savoir-faire requis

les différentes activités

Concertation permanente avec les autorités locales (bonne gouvernance)  Accompagnement des comités de parents et du réseau animateurs-éducation Renforcement des efforts unis des différents acteurs autour des dispositifs en particulier le réseau d’animateurs-éducation au sein d’un comité de concertation placé sous l’égide de l’autorité locale (parents, enseignants, directeurs, propriétaires d’écoles, animateurs éducation,  élèves…), réunion avec les comités de concertation sur la politique de l’éducation et l’analyse du contexte éducatif, suivi des activités des comités de concertation.

La lutte contre la pauvreté

Il est proposé  de créer une « bourse-étudiant » sous forme de crédit petit bétail en mettant à la disposition un porc (50.000Fr soit  environ 62€) ou deux chèvres (25.000 Fr/chèvre soit 50.000FR soit environ 62 €) à la famille de l’élève.  L’esprit du mécanisme est d’assurer une forme de recette à la famille permettant d’avoir les fonds nécessaires pour permettre à l’enfant d’aller à l’école. Le remboursement du crédit se fait en nature par le partage de la première  portée avec d’autres familles vulnérables du village qui bénéficieront aussi d’une bourse étudiant sous forme de crédit petit bétail et ainsi de suite. Le système garantit le contrôle social de l’opération lié à l’intérêt commun des familles vulnérables et un effet multiplicateur. Ce système est actuellement expérimenté avec succès par l’Aprojumap dans le district de Huye.

Diminution de l’abandon scolaire par la création d’un réseau d’animateurs-éducation

En vue d’assurer un travail préventif, nous souhaitons étendre le réseau pilote d’animateurs de l’éducation actuellement mis en place à Musambira,  au niveau des cellules et villages de trois autres secteurs : Nyarubaka, Mugina et Nyamiyaga. Ce réseau est animé par un animateur-éducateur, dans la logique du réseau d’animateurs santé existant déjà.  Ce réseau a pour objectif de lutter contre l’abandon scolaire. Ce réseau est à la fois le support pour la mise en œuvre des « crédit-étudiant » et le « déceleur » des abandons pour y remédier dans les plus brefs délais. L’animateur-éducateur actuel coordonnera le réseau élargi et sera secondé par un animateur par secteur.

Une personne volontaire par village est formée comme animateur-éducation. C’est lui qui sera chargé de gérer les abandons dans les villages en intervenant auprès des parents pour faire comprendre l’importance et l’intérêt pour leur enfant de suivre sa scolarité, pour leur expliquer que c’est un droit de leur enfant et une obligation légale. Les responsables du village (Abakuru b’imidugudu)  seront appelés à avertir les autorités du moindre abandon. Les autorités du district de Kamonyi souhaitent par ailleurs étendre ce réseau à l’ensemble de son territoire au vu du succès du projet pilote à Musambira. En collaboration avec les autorités du district, nous créerons un outil de gestion des abandons, sorte de baromètre, permettant de suivre l’évolution de la population scolaire et surtout de déceler rapidement les abandons.

Faisabilité de la création  de classes professionnelles

L’analyse des inscriptions lors de la nouvelle année scolaire dans les classes de rattrapage du secteur de Musambira montre la nécessité de proposer aux plus âgés une alternative à l’enseignement de base.  En effet, près de 95% des nouveaux inscrits ont 16 ans et plus.  La réinsertion de ces jeunes dans un circuit  « normal » d’enseignement sera plus difficile puisque ceux–ci recherchent souvent des activités rémunératrices.  Il  est dès lors indispensable d’envisager la création de formations qui allieraient à la fois la formation générale (lecture, écriture, calcul), l’apprentissage d’un métier (tressage de cheveux, vannerie, réception hôtelière, mécanique vélo, …).  Cette formation professionnalisante pourra dès la période de formation être une possibilité pour les élèves et pour le centre de mener des activités rémunératrices.  Il est à noter que la formation générale comprendra une introduction à des notions de gestion  de base tant familiales qu’entrepreunariales (par création de  petits commerces, participation à des coopératives) aux droits et devoirs qu’à tout citoyen rwandais et Les locaux sont disponibles, à condition d’être réhabilités. La mise en œuvre de la formation sera précédée d’un examen en vue de placer ce processus de formation dans une perspective d’agrément par les autorités rwandaises et d’une réponse aux besoins économiques locaux. Cet examen prendra également en considération la charge d’investissement en matériel en tenant compte des moyens financiers disponibles.  Ce travail se fera en collaboration entre les autorités publiques de Woluwe-Saint-Pierre et du district de Kamonyi ainsi que des organismes rwandais et internationaux spécialisés dans le domaine.  Au terme du projet une demande d’agrément par le Mineduc sera établie.

Durée et budget du projet

Le projet s’étalera sur une durée de 36 mois. Le budget total sera de 460.000€ dont nous demandons 75% à la commission soit un subside de 345.000€

Réponse à l’appel d’offre «  l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme » : « Mise en œuvre de la réconciliation pacifique d’intérêts particuliers par la formation et l’encadrement des autorités locales de base y compris les médiateurs ou conciliateurs communautaires »

Contexte

Cet appel d’offre s’adresse plus aux ONG. L’ Aprojumap sera promoteur du projet.  Woluwe-Saint-Pierre  sera partenaire.  Il s’agit d’un projet qui propose une formation de base sur le droit foncier, le code de la famille, les droits des femmes et des enfants et la lutte contre les violences faites aux femmes. L’objectif général de l’action est de contribuer à la réduction de cas de violation des droits au sein des imidugudu des secteurs de Musambira, Nyarubaka, Nyamiyaga et Mugina, dans le district de Kamonyi.  Ces secteurs sont jumelés avec la commune de Woluwe-Saint-Pierre, en région de Bruxelles-Capitale en Belgique, et les objectifs  spécifiques sont  d’informer  les autorités de base et la population sur les droits de l’enfant et de la femme, le code foncier et le code de la famille et œuvre pour la réhabilitation des cas de droits violés.

Les différentes activités

Formation des autorités de base

La formation sera organisée de la manière suivante : - pour la première année du projet, par secteur, 3 jours de formation théorique, 3 jours de formation pratique, 2 jours de formation complémentaire établie sur base de la pratique, - Pour la deuxième et la troisième année, par secteur, 2 jours de formation complémentaire.

Les formations seront données par un juriste professionnel qui connaît les lois et qui sait comment elles doivent être appliquées. La formation théorique sera basée sur l’expérience de ces autorités de base qui sont confrontées tous les jours à divers  problèmes au sein des populations. Ils ont une certaine bonne volonté, mais n’ont pas les acquis nécessaires pour pouvoir trancher de manière adéquate légale les problèmes  soumis relatifs à la défense des droits de chacun.

La formation théorique traitera des lois et, plus particulièrement les articles qui concernent les problèmes auxquels ces autorités sont confrontées tous les jours. Cette formation s’étalera sur trois journées à raison d’une loi par journée.

La formation pratique se fera sur le terrain au cours des rassemblements généraux des populations sur trois sites par secteur regroupant les cellules avoisinantes. Après un bref exposé sur les grandes lignes des lois par les autorités formées, chacun peut y exposer son problème et cela permet aux personnes formées  d’avoir la chance de trancher elles-mêmes les problèmes soumis par la population.  L’entraide sera favorisée car les autorités auront reçu la formation ensemble.  Le juriste les accompagnera, rectifiera au cas échéant les lacunes éventuelles et les aidera à trouver les solutions appropriées.

Accompagnement juridique et formations  complémentaires

L’étape suivante sera l’accompagnement juridique de certains cas. Le juriste se rendra  sur le terrain accompagné des autorités de base  pour essayer d’identifier les personnes qui sont dans le besoin et plus particulièrement les plus vulnérables  dont les droits ont été violés.  Le juriste va, essayer d’accompagner ces personnes en les orientant vers les instances qui répondront au mieux à leurs problèmes. Chaque cas sera traité individuellement, car ils ne sont pas tous identiques. Il accompagnera la personne jusqu’à ce que le problème soit entièrement réglé.

L’accompagnement se fera également pour les conflits qui ne peuvent trouver de solution  au niveau local et qui doivent être traités dans les tribunaux. Dans ce cas l’accompagnateur aidera la personne à déposer  sa requête au tribunal, s’assurera que le procès a eu lieu et s’informera sur le résultat

L’étape suivante et éventuellement parallèle à l’étape précédente est l’organisation de nouvelle formation pour compléter les formations initiales. Ces formations seront préparées en tenant compte des difficultés de terrain. L’objectif est de compléter la formation et d’assurer une qualité grandissant en matière de prise de décision de justice dans les 4 secteurs.

Repérage des personnes victimes de l’injustice

Les familles seront réunies cellule par cellule au cours des rassemblements populaires et pourront exposer les problèmes les concernant qui n’ont pas encore été résolus.  L’accompagnateur et le juriste traiteront dans un premier temps,  les problèmes les plus sérieux.

Durée et budget du projet

Ce projet s’étendra sur une durée de trois ans (36 mois):

La première  année : formation théorique et pratique ainsi que le suivi de l’accompagnement des cas par les juristes. 

La deuxième et troisième année concerne le suivi des procédures et les formations complémentaires  Le juriste continuera à suivre les autorités de base formées mais en les laissant trancher eux-mêmes les conflits et différends au sein de la population (conciliateurs communautaires, gens au sein des villages et des secteurs).  Le juriste vérifiera comment les procédures sont suivies par les agents formés. En même temps, comme de nouveaux cas apparaissent tous les jours, le juriste devra continuer à accompagner ceux-ci. Il faudra déterminer le nombre de cas qu’il sera possible d’accompagner durant cette année.

La troisième année : ce sera en plus une année d’évaluation sur les résultats atteints au cours des 3 années. Ce sera l’occasion de rectifier, de combler les lacunes éventuelles, de  compléter les formations en y apportant des éléments nouveaux en rapport avec ce qui aura été constaté sur le terrain lors du suivi, l’évaluation et le monitoring.

La commune de Woluwe-Saint-Pierre apportera le soutien administratif nécessaire à la réalisation du projet plus un transfert de compétences de gestion de projet.

Le budget global est de 226.350  EUR dont nous demandons un financement à concurrence de 95% soit un montant de 215.000 EUR.

PROJETS DU COMITE DE JUMELAGE

Les latrines de l’école de rattrapage à Musambira ont été détruites lors des fortes pluies de l’année 2012. Elles ont été reconstruites sur le budget propre de la Commune de Woluwe-Saint-Pierre. Pour 2012 il est également prévu d’équiper les centres de santé de Nyagihamba (997.500FR) et  Nyamiyaga (647.000FR)

CONCLUSION

La réalisation du projet éducation  permet de dégager un ensemble d’informations précieuses.  C’est sur base de cet enseignement que les réponses aux appels à projets ont été rédigées. Il faut souligner que la richesse de l’enseignement résulte entre autre de l’excellente appropriation du projet par les autorités du secteur.

Les résultats scolaires de 2011 et la rentrée 2012 montrent la nécessité de ce type de projet dans  la région. L’expérience des deux premières années a montré dans une perspective de lutte contre la pauvreté la nécessité de trouver une alternative à la scolarité traditionnelle pour les plus âgés.  C’est dans cette logique, et afin de valoriser et de déployer le travail accompli durant ces deux ans, qu’a été rédigée la réponse à l’appel à projet de la Commission européenne qui s’adresse aux autorités locales.

Le deuxième appel d’offre auquel il a été décidé de répondre s’adressant plus au ONG, Woluwe-Saint-Pierre apportera ses compétences en matière de gestion de projets et de gestion administratives.

La mauvaise communication entre le partenaire initiale et les autorités locales du secteur de Musambira et le manque de transparence financière de l’ONG Adenya ont imposé le changement de partenaire. L’APROJUMAP, ONG rwandaise qui nous est bien connu et qui est apprécié par les autorités locales exécutera la troisième année du projet dans un climat de confiance retrouvé. Il est donc logique que cette ONG soit notre partenaire pour les projets déposés en 2012.

CONCLUSIONS GENERALES

La mission avait des objectifs bien précis tant pour Goma que pour Musambira.  La mission a permis à la délégation de rencontrer la majorité des intervenants (seuls les représentants d’Adenya et de la Commission européenne n’ont pu être rencontrés).  Les projets avancent malgré quelques problèmes d’exécution qui restent à résoudre.

A Goma, le projet avance. Il est confronté à des difficultés d’exécution. Ceux-ci ont été mises à jour lors de la mission.  Ces manquements doivent être corrigés sous peine de ne pas aboutir. La présence à Goma pour une année d’un jeune wolusampétrusien, Monsieur Alexis De Herde, permet une supervision régulière. Cette supervision devrait augmenter les probabilités de réussite du projet. 

A Musambira, la mission fut rapide, positive et productive : analyse de la situation, établissement des actions de la troisième année du projet « éducation pour tous » et rédaction de deux projets dans le cadre d’appels à projet européen.