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L'avenir des « Kiosk » et « Bootik » suite à l'avis de la CPCL

Une société de transport public contribue à forger l’image de la ville et de la région où elle circule. De plus, elle représente, pour l’ensemble des citoyens de cette ville ou de cette région, un caractère symbolique indéniable. Le 15 octobre dernier, la Commission permanente de contrôle linguistique (CPCL) a signifié au ministre de la Mobilité, Pascal Smet, que les termes « Kiosk » et « Bootik » présentaient une connotation trop néerlandophone, ceci, suite à une plainte de l’Office des Consommateurs Francophones. La CPCL motive sa décision en pointant du doigt plus particulièrement la dénomination Kiosk. Selon elle, « Il y a lieu, lors du choix de ces dénominations, d'éviter que les termes retenus ne renvoient pas trop explicitement – par exemple par leur graphie – à la langue soit française, soit néerlandaise pour, de ce fait, passer outre au principe imposé par les lois sur l'emploi des langues en matière administrative (…). Dans le cas sous examen, la graphie Kiosk est familière aux seuls néerlandophones ». Lorsque l’on relève l’argument du cabinet du Ministre de la Mobilité selon lequel « ces deux noms renvoient à des termes existants tant en néerlandais qu'en français, à savoir boetik/boutique et kiosk/kiosque », l’on remarque aisément la prédominance flagrante du néerlandais. Déjà le 23 novembre 2005, j’interrogeais le Ministre sur cette utilisation malencontreuse de termes mi-néerlandais, mi-anglais. Je relayais déjà à l’époque le désaccord de nombreuses personnes sur l'emploi de ces deux mots. Aujourd’hui, la situation semble encore plus claire vu la position prise par la CPCL. Le Ministre commençait sa réponse en m’indiquant qu’ « un opérateur de transport public contribue à forger l’image d’une ville. Il est plus qu’un transporteur, c’est un acteur majeur de l’univers urbain. (…) L’esthétique du transport public est aussi un facteur d’attractivité. (…) Il faut rendre les transports en commun sexy ». C’est tout à fait vrai mais alors pourquoi choisir une couleur grise déprimante ? Pourquoi un langage dépourvu de toute identité culturelle bruxelloise ? Vous justifiez enfin ce choix en déclarant que ces termes répondaient « tout simplement aux contraintes linguistiques d‘une région bilingue, même multilingue. Ils rappellent le langage simplifié et phonétique utilisé par les jeunes dans les SMS. » Il ne s’agit pas ici d’une décision à connotation politico-communautaire mais l’appréciation d’un cas au regard de la législation sur l’emploi des langues en matière administrative. Cette commission est composée paritairement de francophones et de néerlandophones et ceux-ci ont jugé, à l’unanimité, la plainte recevable et fondée. La problématique évoquée concerne dix-neuf stations de métro équipées de « Kiosk » et six points de vente « Bootik ». Compte tenu de ce qui précède, mon interpellation visera à connaître: 1. la position du gouvernement face à cet avis de la CPCL ; 2. les actions entreprises par le gouvernement pour appliquer cet avis et entrer en conformité avec les lois sur l’emploi des langues en matière administrative. Un changement de dénomination est-il planifié ? Ces enseignent litigieuses seront-elles démontées ? 3. le coût pour la Région et la STIB de cette mise en conformité.