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Les actions men?es en faveur des apprenants dyslexiques.

Sur base d'études scientifiques, il semble que l'on puisse estimer aujourd'hui à 10% la population dyslexique. La dyslexie est aujourd'hui définie comme un état de fait, une forme de handicap à l'apprentissage. Il semblerait qu'il s'agit d'une situation physique du cerveau. Il y a donc lieu de prendre la situation telle quelle et d'adapter l'enseignement. Le raisonnement qui doit être tenu est identique à celui que l'on tient pour d'autres handicaps qui sont, eux, plus visibles. La Belgique est le seul pays francophone qui organise un enseignement spécialisé pour les enfants dyslexiques, dysorthographiques et dyscalculiques. Cependant ce qu'il faudrait mettre en place c'est l'accessibilité à des séances de logopédie et de psychomotricité spécifiques gratuites pour ces enfants au sein de l'enseignement ordinaire, afin d'éviter au maximum une orientation vers l'enseignement spécial. Il s'agirait d'un investissement dont l'efficacité sociale est garantie. Cette question doit être traitée par la communauté française. Néanmoins, il serait heureux que la ministre en charge de l'enseignement au sein du Collège de la commission communautaire française puisse faire part de cette volonté à son homologue du gouvernement de la communauté française. L'enseignement est à priori la meilleure chose pour les enfants, les adolescents et les adultes. Cet enseignement doit permettre à tout un chacun de s'intégrer harmonieusement dans la société et d'y créer sa place. L'enseignement peut être aussi destructeur. Il s'agit du processus d'échec qui s'avère souvent être progressivement une spirale infernale. L'apprenant dyslexique qui s'ignore sera confronté à des situations de difficultés d'apprentissages susceptibles de lui faire perdre confiance en lui et le mener à des échecs successifs. L'enseignement peut donc devenir pour cet apprenant un massacre de sa personnalité. L'enfant dyslexique est d'autant plus perdu que bien souvent il essaie de bien faire et consacre de l'énergie pour y arriver. Or, le dyslexique est quelqu'un qui dispose pleinement d'une capacité intellectuelle équivalente à tout un chacun. Pour nous convaincre, rappelons, dans différents domaines, des personnalités dyslexiques qui sont reconnues dans le monde pour leurs compétences : Albert Einstein, Winston Churchill et Léonard de Vinci. Récemment, le Ligueur, en collaboration avec l'Association belge de Parents d'enfants en difficultés d'apprentissage, a publié une brochure concernant la dyslexie et la dysorthographie. Des témoignages qui ressortent de ce document mais que l'on peut aussi recueillir auprès de nombreux parents ou adultes dyslexiques, il ressort que l'enfant dyslexique non reconnu est en souffrance. Cela peut se traduire par un renfermement, ou par des pitreries qui, manifestement, cherchent à cacher une situation de détresse, ou par un travail excessif pour répondre à des exigences scolaires qui leur sont inappropriées... Ces situations que montrent les témoignages, sont celles d'enfants que leur système d'enseignement écrase. Il s'agit là de fautes graves. Il y a donc une obligation de pouvoir mettre en place des réponses appropriées. Une des difficultés résulte du fait qu'il n'est pas aisé pour tous les enseignants de déceler la dyslexie chez leurs élèves. C'est un handicap qui reste peu visible. Cette difficulté est plus marquée encore chez les enseignants du cycle secondaire qui pensent que le diagnostic est déjà établi. Or, la réalité montre qu'il arrive régulièrement que des jeunes élèves dyslexiques, ne soient diagnostiqués qu'en cours de cycle secondaire. Le réseau d'enseignement, dont la Commission communautaire française est pouvoir organisateur, s'adresse essentiellement à un public ayant des difficultés d'apprentissage. Vu notre type d'enseignement, nous pouvons, sans nous tromper, considérer que le taux de dyslexie est supérieur à 10%. Nous pouvons aussi penser raisonnablement, que dans notre enseignement nous retrouvons des élèves dont la dyslexie n'a pas été diagnostiquée. Le pouvoir organisateur de la Commission communautaire française a donc l'obligation de mettre en place, dans son réseau d'enseignement, les outils ad hoc pour répondre à ces difficultés d'apprentissage. L'Institut Francine Robaye dispense un enseignement supérieur de pédagogie spécialisée. Ainsi, notre enseignement forme des éducateurs spécialisés pour traiter des apprenants dyslexiques, dysorthographique et dyscalculique. Etant donné la difficulté de diagnostiquer la dyslexie, et le manque de ressources des écoles fondamentales pour procéder à ce diagnostic, il m'apparaît indispensable que nous mettions en œuvre les actions pour réaliser ces diagnostics. Dans cet esprit, plusieurs questions se posent : • Je souhaiterais savoir s'il y a une démarche volontariste de l'Institut supérieur de pédagogie spécialisée Francine Robaye auprès des écoles fondamentales de la région bruxelloise pour leur proposer des formations continues à leurs enseignants en vue de mieux détecter les élèves dyslexiques ? • Sachant que la question se pose en d'autres termes, je souhaiterais savoir si une démarche similaire et spécifique au cycle secondaire se fait auprès des écoles d'enseignement secondaire ? • Quelles sont les mesures pratiques, en vue de diagnostiquer les élèves dyslexiques et en vue d'adapter l'enseignement à leurs difficultés, qui ont été prises dans l'enseignement dont la Commission communautaire française est pouvoir organisateur ? • Sachant toutes les difficultés auxquelles de nombreux parents d'enfants dyslexiques sont confrontés et dépourvus, quelles sont les campagnes d'informations menées ?