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Fran?ois PERSOONS : il y a 25 ans...

Le 8 mai 1981 disparaissait François Persoons, député, bourgmestre de Woluwé-Saint-Pierre de 1970 à son décès. En cette date anniversaire, nous voulons nous souvenir de cet homme passionné, de ce patron exigeant mais plein d'idéal, de cet ami intelligent et visionnaire, de ce père trop tôt parti. La commission de la biographie nationale de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique vient de consacrer une notice biographique à François Persoons, notice signée par Daniel Laroche. A titre d'hommage, nous vous en livrons ici quelques petits extraits. Docteur en droit et licencié en sciences économiques de l'UCL, François Persoons s'intéresse très tôt « à la question du vieillissement de l'industrie wallonne, à la politique mais aussi à l'art moderne et à l'architecture qu'il découvre avec le céramiste Lampecco, l'architecte Roger Bastin, les peintres Louis-Marie Londot et Yvonne Perrin, le sculpteur Jean Willame. (...) Persoons entre comme juriste à la BNB puis à la Banque de Bruxelles, dirigeant dès 1963 le service des crédits d'investissements industriels. Son entrée en politique date de 1953, quand il est détaché au cabinet de Jean Duvieusart, ministre PSC des Affaires économiques. (...) En 1968, c'est la crise du « Walen buiten ! » à Louvain et la décision de scinder l'Université. Président de l'Association des Amis et Anciens étudiants depuis 1967, Persoons s'oppose fortement à cette scission. (...) En désaccord avec la tendance dominante du PSC-CVP, il crée le groupe de réflexion Démocratie bruxelloise en réponse au slogan « Brussel vlaams ! » et aux marches flamandes sur Bruxelles. Aux élections législatives de 1968, Persoons refuse de s'associer au cartel PSC-CVP et se présente sur une liste unilingue francophone, « PSC 6 ». Elu à la Chambre, il mène une activité parlementaire considérable (...). En octobre 1970, le Front démocratique des Bruxellois francophones (FDF) et Démocratie bruxelloise présentent des listes communes - avec des candidats d'origine flamande - aux élections communales, et Persoons devient bourgmestre de Woluwé-Saint-Pierre (...) Persoons est un bourgmestre audacieux et peu conformiste, spécialement dans le domaine de la politique immobilière et des investissements sociaux, culturels et sportifs (...). Il veut que les jeunes familles puissent trouver dans sa commune des logements appropriés. En témoignent le quartier des Venelles (...). Un vaste complexe sportif avec bassin olympique, terrain de football, école d'éducation physique est inauguré en juillet 1975. Puis c'est une Maison de la Culture, avec un théâtre de neuf cents places, une médiathèque, une bibliothèque tandis que sont soutenus le cinéma « le Stockel » ou le théâtre « Comédie Claude Volter » (...). Aux élections de 1976, il obtient la majorité absolue, non sans veiller aux intérêts de la minorité flamande de la commune, et poursuit sans relâche la politique immobilière, sociale et culturelle entamée en 1970 : création du centre communautaire Crousse, agrandissement du Centre sportif, création du centre socio-culturel de Joli-Bois, de la Cité de l'Amitié, avec plus deux cents logements aisément accessibles aux personnes handicapées. En 1977, après la difficile conclusion d'un pacte communautaire, le FDF entre au gouvernement. Persoons est secrétaire d'Etat à la Culture française avec Jean-Maurice Dehousse pour ministre de tutelle. Confirmé dans son mandat (en 1979), Persoons va le perdre définitivement le 16 janvier 1980 (...). François Persoons laisse le souvenir d'un homme qui s'est investi fortement dans l'action économique et politique, mais sans se confondre avec elle, n'oubliant jamais la dimension culturelle et spirituelle de la vie. (...)L'un de ses leitmotiv est l'importance des lieux culturels dans la ville (...). En témoigne l'acquisition de la Maison de la francité , de la maison des Arts, de la Raffinerie du Plan K, (...)du bâtiment du Jardin botanique.(...) « Que de fois ne l'ai-je entendu répéter que les grandes options politiques et économiques sont avant tout d'ordre moral et spirituel »(R.P. Lebeau). Cette échelle de valeurs aura profondément inspiré toute sa carrière. » (voir Nouvelle Biographie nationale, Tome 8, pp. 301 à 304, Bruxelles, 2005) {{Alors qu'il n'y avait à Woluwé, ni centre culturel ou sportif, ni crèche ou plaine de jeux, François Persoons et son équipe se sont préoccupés de l'enfance, des jeunes ménages, de la vie communautaire et ont ainsi fait jaillir la vie. Continuer à voir ces institutions fonctionner et être fréquentées par tant de citoyens heureux, montre que la vie de François Persoons, même trop courte, fut une réussite. La commune de Woluwe-Saint-Pierre d'aujourd'hui est celle que François Persoons a faconnée.}} Cette article a été rédigé par des proches de François Persoons et aussi sur base de documents.