L'alcool et le sport

Demande d'interpellation à la Ministre en charge de la Politique de la Santé                                   

Le 4 décembre 2009 j’avais interpellé le Collège, à l’époque Monsieur Benoit Cerexhe, au sujet de la problématique du contrôle de la consommation d’alcool à l’occasion de la 3ème mi-temps sportive.                  

J’ai repris le débat le 21 janvier 2010, interpellant le même ministre au sujet de la consommation d’alcool chez les jeunes.

 

 

Le 22 octobre 2010, j’ai déposé une résolution relative à l’encadrement de la publicité sur l’alcool en vue de la limiter. Le 17 juin 2011, en séance publique, ma résolution amendée a été votée à l’unanimité. Une résolution pratiquement similaire a été votée au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le 11 octobre dernier, un article de presse dans Le Soir est intitulé : « les jeunes sportifs boivent davantage ».   On peut y lire que, d’après une enquête universitaire, les adolescents de 12 à 18 ans, adeptes du sport, consomment deux fois plus d’alcool que les autres. Dans cet article, le gastro-entérologue Thierry Devreker explique qu’il identifie différents facteurs :   La pression sur les jeunes qui pratiquent cette activité à haut niveau et le phénomène bien connu de la « troisième mi-temps » pour tous les autres. Il estime que l’alcool est vendu avec trop de facilité dans les buvettes. Le professeur Philippe Godin, psychologue du sport à l’UCL, souligne que, vu le sous-financement du sport, beaucoup de clubs vivent grâce la cafeteria.

Enfin, le directeur de l’association interfédérale du sport francophone pose la question de savoir s’il vaut mieux être devant sa Playstation avec un joint ou faire une heure de volley et boire un verre après.  

Rien de nouveau dans tous ces propos : un problème mis en évidence et un évitement de la question de la part du secteur sportif.

L’actualité qui a suivi la publication de l’article a montré combien la mauvaise consommation d’alcool peut mener au drame.

Il est connu qu’il existe une forme « d’apprentissage » et d’habitude pour consommer de l’alcool. Si le secteur sportif n’est pas le seul concerné, il l’est indiscutablement.

L’interpellation développera la problématique. Les questions suivantes seront abordées :

L’obtention d’un bilan de la mise en application de la résolution votée par ce parlement et des résultats obtenus.

La position du Collège et les conditions fixées pour l’obtention de subsides dans le cas de construction d’infrastructures des vestiaires et des buvettes. Plus globalement, les mesures prises pour sensibiliser à une consommation intelligente de l’alcool.

Vous trouverez le compte-rendu de cette interpellation ci-dessous :

 

L'ALCOOL ET LE SPORT DE M.SERGE DE PATOUL À MME CÉLINE  FREMAULT, MINISTRE EN CHARGE DE LA SANTÉ

M. Serge de Patoul (FDF).-

La problématique de l'alcool et du sport est d'importance notoire. Il s'agit d'un sujet qui peut être dénigré, nié, mais  il  n'en  demeure  pas  moins   à  traiter. 

Le 4 décembre   2009,   j'avais   interpellé   le   gouvernement,   à l'époque M. Benoît Cerexhe, au sujet de la problématique du contrôle   de   la   consommation   d'alcool   à   l'occasion   de   la fameuse "troisième mi-temps".
Cela   avait   suscité  un  important   débat   et  la  tendance  avait majoritairement été au dénigrement du problème. Il s'agissait d'une   première   étape   mais,   en   politique,   il   convient   de demeurer constant et de poursuivre les combats.
J'ai repris le débat le 21 janvier 2010, interpellant le même ministre au sujet de la consommation d'alcool chez les jeunes.
Le 14 octobre 2011, j'ai repris une interpellation concernant la prévention de la consommation abusive d'alcool sur le lieu de travail et il me faut apprécier l'évolution du débat au sein de notre assemblée.
Le   22 octobre   2010,   j'ai   déposé   une   résolution   relative   à l'encadrement de la publicité sur l'alcool en vue de la limiter.
Le   17 juin   2011,   en   séance   publique,   nous   avons   voté unanimement   une   résolution   qui   avait   été   amendée   avec l'ensemble des partis signataires.
Celle-ci concerne toute la problématique de la consommation d'alcool   et   a   été   votée   - de   façon   un   peu   différente,   mais semblable   sur   le   fond -   au   Parlement   de   la   Fédération Wallonie-Bruxelles.   On   constate   une   indiscutable   prise   de conscience des milieux politiques au sujet de la nécessité de prendre en considération cette problématique.
À la relecture de ma demande d'interpellation du 4 décembre 2009, il m'apparaît que je pourrais reprendre exactement le même texte et répéter les mêmes choses tant tout est encore d'actualité ! Je n'ai pas la prétention de me dire précurseur de quoi   que   ce   soit.   Je   déplore   simplement   que   cela   reste d'actualité.
Le 11 octobre dernier, un article de presse dans Le Soir est intitulé : "Les jeunes sportifs boivent davantage".
On y lit que, d'après une étude universitaire, les adolescents de douze à dix-huit ans adeptes du sport consomment deux fois plus d'alcool que les autres. Selon cet article, le gastro- entérologue Thierry Devreker identifie deux causes principales à ce phénomène : la pression sur les jeunes qui pratiquent cette activité à un haut niveau et le phénomène bien connu de la "troisième mi-temps" pour les autres, ceux qui parfois se sentent sportifs par personne interposée.
Dans ce même article, Philippe Godin, psychologue du sport à l'Université catholique de Louvain (UCL), estime que l'alcool est vendu avec trop de facilité dans les buvettes, et qu'en réalité cette vente est stimulée par le sous-financement du sport. En effet, beaucoup de clubs vivent grâce à la cafétéria.
Une vraie question se pose donc aux pouvoirs publics, qui subsidient en quelque sorte certaines cafétérias.
Enfin,   le   directeur   de   l'Association   interfédérale   du   sport francophone (AISF) pose la question de savoir s'il vaut mieux être devant une console de jeux en fumant un joint ou faire une heure de volley et boire un verre après. Je ne fais que répéter ses mots, car je ne voudrais pas qu'on m'associe à ce genre de propos.

Mme   Céline   Fremault,   ministre.-  

Personne   ne   vous   croit capable de ça, Monsieur de Patoul !


M. Serge de Patoul (FDF).-

Merci, parce que tenir un propos aussi stupide - je le dis explicitement à la tribune -, c'est un scandale quand on assume des fonctions ! Qu'il ait alors le courage d'être plus complet et de dire ce qu'il fait pour limiter la   consommation   d'alcool.   Les   propos   qu'il   a   tenus   sont indignes d'un dirigeant qui veut promouvoir le sport.
Les communes doivent aussi être des acteurs de cette lutte.
Qu'elles ne le soient pas est une faute politique.
Force est donc de constater qu'il n'y a rien de nouveau dans tous   ces   propos.   Il   y   a   seulement   un   problème   mis   en évidence et un évitement de la question de la part de certains dans le secteur sportif.
L'actualité   qui   a   suivi   la   publication   de   l'article   a   montré combien la mauvaise consommation d'alcool peut mener au drame.   J'ai   ici   un   exemplaire   de   la   Libre   Belgique   du 14 octobre   2013   qui   titrait   "L'alcool :   piège   mortel   pour   les jeunes".   Cet   article   faisait   suite   au   décès   - cette   fois spectaculaire -   d'un   étudiant.   Décès   exclusivement   dû   à l'alcool.   Le   journaliste   y   rapporte   que   "l'Union   européenne attribue   à   la   consommation   d'alcool   entre   9   et   10%   de   la morbidité et de la mortalité observée en son sein". Ce taux de 9 à 10% est loin d'être anodin.
Autre exemple cité dans le même article : d'après une étude menée à l'ULB, la Belgique figure en troisième place du triste hit-parade   européen   de   la   consommation   régulière   d'alcool chez les jeunes. Entre 1992 et 2004, le pourcentage de jeunes déclarant avoir été ivres plus d'une fois est passé de 18 à 26%.   Ces   résultats   sont   peu   brillants   et   doivent   inciter   les pouvoirs publics à agir.
Il   est   connu   qu'il   existe   une   forme   d'apprentissage   et d'habitude pour consommer de l'alcool. Si le secteur sportif n'est pas le seul concerné, il l'est indiscutablement.
Dans la résolution que nous avons votée unanimement - ce qui démontre une belle évolution entre ces murs, ce dont je ne peux que me réjouir -, nous avons fait explicitement référence au sport : "Le Parlement de la Commission communautaire française demande au gouvernement de :
1. généraliser la présence de points d'accès gratuits à l'eau potable et diffuser l'information quant à leur présence dans tous   les   services   et   institutions   relevant   de   la  Commission communautaire française, tant pour combattre la dépendance à   l'alcool   et   limiter   les   risques   liés   à   une   consommation excessive d'alcool que pour favoriser le comportement et le
développement d'habitudes de consommation et de boissons saines ;
2. conditionner son soutien aux organisations et événements ressortissant de ses compétences (sportives, culturelles, etc.) qui proposent à la vente des boissons contenant de l'alcool à l'obligation de :
- permettre un accès gratuit à l'eau potable ;
- interdire   la   distribution   gratuite   ou   la   vente   forfaitaire   de boissons alcoolisées ;
- apporter   une   attention   particulière   à  la   sensibilisation   des acteurs en contact avec le public."
Madame la ministre, ce n'est pas l'actualité dramatique qui m'a incité à vous interpeller, mais celle-ci ne peut évidemment que me conforter dans ma préoccupation. Il me paraît opportun de dresser le bilan de l'application de la résolution votée par ce parlement et des résultats obtenus. Pourriez-vous me fournir ce bilan ? Les statistiques ne sont en effet guère favorables.
Je me permets de souligner que nous bénéficions de subsides pour  des  infrastructures  sportives qui  comprennent  souvent des cafétérias. La possibilité nous est ainsi donnée d’œuvrer pour sensibiliser ceux qui les fréquentent, pour veiller à une consommation raisonnable, acceptable et intelligente d'alcool et   pour   faire   en   sorte   que   cette   disposition   d'esprit   soit comprise et approuvée par tous, en particulier par les jeunes.
Je voudrais également connaître la position du gouvernement et les conditions fixées par celui-ci pour l'obtention de subsides dans le cas de construction d'infrastructures telles que des vestiaires   ou   des   buvettes.   Plus   globalement,   je   voudrais connaître   les   mesures   prises   pour   sensibiliser   à   une consommation intelligente d'alcool.

Mme Céline Fremault, ministre.-

Comme vous le soulignez, la problématique du contrôle de la consommation d'alcool chez les   jeunes   est   un   défi   qui   mérite   toute   notre   attention.   Le secteur   du   sport,   s'il   n'est   pas   le   seul   à   connaître   ce phénomène, est parfois affecté par de mauvaises pratiques.
Comme vous le rappelez, différentes études démontrent qu'il existe   une   forme   d'   "apprentissage"   et   d'habitude   de consommer de l'alcool, à l'occasion de ce que l'on appelle la troisième mi-temps.
Je tiens tout d'abord à vous rappeler que les compétences en matière   de   sport   relèvent,   d'une   part,   de   la   Fédération Wallonie-Bruxelles et, d'autre part, de M. Madrane en ce qui concerne   les   infrastructures   sportives   bruxelloises.   Je  vous répondrai   aujourd'hui   uniquement   dans   le   cadre   de   mes compétences en matière de santé.
En ce qui concerne le bilan et les résultats obtenus par la mise en   application   de   la   résolution   à   laquelle   vous   avez   fait allusion, laissez-moi vous donner quelques exemples concrets de projets que nous avons soutenus en matière de santé et de consommation d'alcool.
Concernant   la   demande   de   conditionner   un   soutien   aux organisations   et   événements   qui   proposent   la   vente   de boissons contenant de l'alcool, afin qu'ils permettent un accès gratuit à l'eau potable et qu'ils interdisent la distribution gratuite de   boissons   alcoolisées,   je   rappelle   que   nous   sommes toujours   particulièrement   attentifs   à   la   mise   en   place   de mesures pour lutter contre l'excès d'alcool et à la mise en
place   active   d'un   cadre   sécurisant   lors   des   manifestations culturelles   ou   sportives   que   nous   soutenons,   comme   la Zinneke   parade.   Il   n'y   a   cependant   aucun   événement   à destination   du   grand   public   et   soutenu   par   la   Commission communautaire   française   qui   distribue   gratuitement   des boissons alcoolisées.
Le projet Quality Nights, dont nous avons discuté lors de la discussion sur le budget de la compétence en santé, est un label de santé qui vise à diminuer les risques accompagnant la fête,   via   l'amélioration   de   l'encadrement   et   des   conditions d'accueil des fêtards dans les lieux de fête proprement dits. Ce
projet veille également à donner de l'information, des conseils et des moyens pour diminuer ces risques.
Afin   de   bénéficier   du   label   Quality   Nights,   les   lieux   festifs doivent mettre à disposition des fêtards de l'eau gratuite, des préservatifs,   des   bouchons   d'oreille,   la   diffusion   d'alertes précoces   en   cas   de   diffusion   de   produits   psychotropes,   la formation du personnel et la mise à disposition d'informations sur la santé, incluant les risques liés aux assuétudes et la consommation excessive d'alcool. Douze lieux festifs ont déjà
été labellisés à Bruxelles.
Concernant les modalités de la prise en charge des patients souffrant   d'alcoolo-dépendance,   plusieurs   projets   sont soutenus par la Commission communautaire française :
- le réseau Dépendance Bruxelles Est, qui vise à formaliser les échanges entre professionnels de la santé mentale travaillant dans   le   domaine   des   assuétudes   de   type   alcoolique.   Ce réseau   est   agréé   pour   une   période   de   trois   ans,   jusqu'au 31 décembre 2014. Sa subvention a été indexée en 2013 à hauteur de 57.000 euros ;
- le service de santé mentale de l'UCL, centre Chapelle aux champs, comporte une unité centrée sur les assuétudes, au sein de laquelle il existe une section alcoologie composée de psychiatres et de psychologues ;
- l'association   Le   Pélican   s'adresse   à   toute   personne   qui consomme, abuse ou est dépendante à l'alcool, aux drogues, aux   médicaments   ou   aux   jeux   de   hasard   et   d'argent.   Le service accueille aussi l'entourage des consommateurs.
La question de la surconsommation de boissons alcoolisées a bien   été   inscrite   à   l'ordre   du   jour   de   la   Conférence interministérielle (CIM) drogues, et ce, afin d'étudier les enjeux liés à la publicité pour les boissons contenant de l'alcool. Un groupe   de   travail   a   d'ailleurs   été   créé   à   la  fin   2012.   Plus récemment, la CIM drogues s'est saisie de la tâche de rédiger
un Plan alcool pour la période allant du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2018.
Ensuite,   concernant   la   position   du   gouvernement   et   les conditions fixées pour l'obtention de subsides dans le cas de constructions d'infrastructures de vestiaires et de buvettes, il est vrai que la Commission communautaire française finance partiellement des projets d'infrastructures sportives. Dans ce cadre,  il est effectivement prévu un  financement  de locaux
indispensables   à   la   pratique   du   sport,   accompagné   de conditions liées aux vestiaires, aux douches, à l'accueil et à l'espace   de   convivialité.   Pour   de   plus   amples   détails concernant les conditions fixées pour l'obtention de subsides,
je vous invite à vous adresser à M. Madrane.
Je tiens néanmoins à souligner que ces lieux attachés à la pratique sportive sont très importants, voire indispensables en matière de convivialité, d'échanges de valeurs et de rapports sociaux. Cela ne veut cependant pas dire qu'ils doivent devenir des   lieux   de   consommation   excessive   d'alcool !   Je   tiens également à rappeler qu'ils sont tenus de respecter les lois en
vigueur   en   matière   de   distribution   d'alcool.   Cela   comporte notamment   l'interdiction   de   servir   de   l'alcool   aux   moins   de
seize ans.
Enfin, afin d'illustrer les mesures prises pour sensibiliser nos jeunes  à  une  consommation  intelligente   de  l'alcool,  je  vais vous présenter plusieurs projets que nous soutenons depuis quelque temps déjà, et qui sont d'ailleurs toujours en cours.
L'asbl Guides catholiques de Belgique a décidé de réaliser, en partenariat avec l'association Moderato, une campagne interne de sensibilisation à la problématique de l'alcool. Un outil de formation à la sensibilisation sur l'alcool sera élaboré sous la forme d'une brochure.
Le projet  de réduction des risques liés à l'alcool en milieu étudiant   à  Bruxelles   de  l'asbl   Modus   Vivendi   est   un  projet global. La Commission communautaire française a adopté un arrêté   octroyant   une   subvention   de   80.000 euros,   pour   la période du 1er septembre 2013 au 31 août 2014 à cette asbl, pour la phase exploratoire du projet. Celle-ci est consacrée à une construction participative avec les principaux intervenants, dont   les   étudiants   eux-mêmes,   afin  d'identifier   les   lieux   de consommation,   les   risques   potentiels   en   fonction   des contextes   et   les   initiatives   déjà   existantes.   L'objectif   est également d'identifier les acteurs, leur rôle et leur implication potentielle dans un projet de promotion de la santé, afin de
dégager les besoins en matière de réduction des risques liés à l'usage   d'alcool,   ainsi   que   d'identifier   les   actions   concrètes possibles qui favoriseraient la situation existante.
Il est, à mes yeux, indispensable de poursuivre nos efforts pour combattre cette problématique de l'alcool chez les jeunes et   pour  favoriser  le  développement  des   pratiques   sportives dans un environnement qui soit le plus sain possible. Il faut pour cela que l'action se porte au niveau national, afin que tous   les   niveaux   de   pouvoirs   participent   à   une   grande campagne   d'envergure.   Les   jeunes   ne   sont   en   effet   pas cantonnés dans notre Région. Vous noterez aussi l'importance de la CIM sur cette thématique.
La réalité que vous exposez n'est, heureusement, pas une généralité. Il est essentiel de garder à l'esprit que le sport est, avant tout, une pratique bénéfique pour la santé, qui porte les valeurs   dont   nous   avons   besoin :   le   goût   de   l'effort,   la persévérance,   la   volonté   de   progresser   et   de   s'accomplir, l'esprit d'équipe et le plaisir d'être ensemble. Il ne peut être
gâché par des pratiques qui attentent à la santé de jeunes en les rendant consommateurs très précoces.
C'est pourquoi, en 2014, nous travaillerons avec M. Madrane à un projet liant alcool et sport chez les jeunes de moins de dix- huit ans à Bruxelles.

M. Serge de Patoul (FDF).-

Je ne cache pas que, s'il s'agit bel et   bien   d'une   interpellation   en   matière   de   santé,   les infrastructures   y  sont   indiscutablement   liées.   Interpeller   l'un des membres du gouvernement revient ainsi à interpeller le
gouvernement.
J'aurais souhaité obtenir davantage d'informations au sujet de ce qui me paraît être l'une des mesures les plus préventives que peuvent prendre les pouvoirs publics : lier l'obtention de subsides   d'infrastructures   à   certaines   contraintes.   Cela   ne remet pas en question les lieux de convivialité bien normaux au sein de ces infrastructures. Y introduire  des contraintes
constitue   cependant   le   moyen   le   plus   préventif   et   le   plus
efficace.
Bien entendu, nous constituons un petit maillon d'une chaîne assez   longue   qui   doit   participer   à   œuvrer   contre   l'abus d'alcool. Œuvrons où il est possible de le faire !
Par rapport à ce que disait M. Madrane, il est certain que les communes doivent agir dans le même sens. Cela n'empêche qu'il nous faut agir de notre côté également, et je me permets d'insister à ce sujet.
Vous   dites,  Madame la  ministre,   qu'il  ne  faut  pas   faire  de généralités. On ne fait jamais de généralités en matière de santé. Aborder la problématique de l'alcool ne revient pas à dire   que   tout   le  monde   est   alcoolique !   Certains   taux   n'en demeurent pas moins problématiques et il nous faut adopter une politique déterminée et volontariste en la matière.
Enfin, je ne peux m'empêcher de réagir à votre label Quality Nights. Pourquoi avoir choisi un nom qui n'a aucun sens sur le plan culturel ? Ce nom prouve que nous nous inscrivons dans une logique de standardisation et de formatage ! N'est-il pas possible de  faire preuve  d'un  peu  plus  d'imagination et  de poésie ?   Ne   peut-on   pas   porter   les   choses   avec enthousiasme,   plutôt   que   de   se   ranger   dans   un   standard ridicule ? Je vous en prie, Madame la ministre, changez le nom de ce label !