Nos écoles contribuent à une recherche fondamentale sur la dyslexie

Plusieurs études sur la dyslexie ont montré qu’il existe un lien entre les difficultés rencontrées par les personnes dyslexiques (lecture, orthographe, confusions visuelles et phonologiques) et les rythmes cérébraux. Le rythme de communication de certains groupes de neurones ne serait pas adapté pour traiter la parole de manière efficace, ce qui aurait des répercussions sur le langage oral et le langage écrit. Selon la chercheuse Usha Goswami et son équipe (Royaume-Uni), une prise en charge centrée sur la perception et la production d’activités rythmiques pourrait favoriser la synchronisation des rythmes cérébraux et de ce fait là améliorer les performances des enfants dyslexiques.

Durant cette année scolaire, des enfants des écoles de Joli-Bois primaire et individualisé participeront à un projet de recherche sur la dyslexie, mené par le CHU Brugmann en collaboration avec le CHU Saint-Pierre et l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola et financé par le Fond Iris Recherche de la fondation Roi Baudouin. Les objectifs de ce projet, intitulé « Dyslexie développementale : améliorer son dépistage et sa prise en charge sur base d’un modèle physiopathologique », sont doubles :

  • Améliorer le dépistage de la dyslexie en développant un nouvel outil basé sur l’analyse des oscillations neuronales (rythme de décharges des neurones).
  • Proposer un nouveau type de rééducation de la dyslexie centré sur la perception et la production d’activités rythmiques.

Concrètement, cette recherche se déroulera en 3 étapes :

  1. à partir de novembre, les enfants dyslexiques et non dyslexiques, dont les parents auront consenti à participer à l’étude, passeront une série de tests logopédique, rythmique et électroencéphalographique.
  2. de janvier à juin 2014, certains des enfants dyslexiques engagés dans l’étude participeront à des séances de rythmique au sein de l’école alors que d’autres suivront leur cours habituel de gymnastique.
  3. à partir de la fin juin, les enfants dyslexiques et non dyslexiques repasseront les mêmes tests que ceux réalisés en début d’année afin de déterminer si les séances de rythmique ont un impact positif sur les performances des enfants dyslexiques.

Ce projet de recherche, mené en étroite collaboration entre les hôpitaux du réseau IRIS, l’école Joli Bois et le Home Roi Baudouin (dans lequel les tests auront lieu), est l’occasion pour les enfants de vivre une expérience scientifique enrichissante, participant à leur formation et il représente pour les enfants dyslexiques et leurs parents une nouvelle piste de prise en charge de la dyslexie.

En inscrivant notre réseau communal d’enseignement dans la recherche fondamentale, ma volonté est de progresser dans la prise en charge de tous les enfants dyslexiques et de placer notre corps enseignant dans une dynamique de recherche qui, déjà, l’enthousiasme.

Serge de Patoul

  1. Les dyslexiques constituent plus au moins 10% de la population. La dyslexie touche les enfants (et les adultes) dont l'activité intellectuelle est normale. Ces enfants présentent des difficultés dans l'acquisition de la lecture et de l'écriture. Ils doivent recevoir un accompagnement et un enseignement spécialisé, visant à la correction des troubles et qui sera d'autant plus efficace, si elle est diagnostiquée rapidement.